Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chronique d'un coureur

12 avril 2011

En famille

"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"


C'est l'heure des bilans et perspectives, et d'abord des remerciements.

A tous ceux sans qui je n'aurais pas fait ce que j'ai fait.
Le groupe des coureurs expérimentés, chez qui j'ai glané, par touches impressionnistes, les conseils et astuces, qui peuvent devenir décisifs le jour J : digestion des sucres, protection des pieds, alternance des paires de chaussures à l'entraînement, impedimenta, technique de course, etc.
Et bien sûr leurs séances d'entraînement : côtes, fractionné, accélération progressive, pyramide, défi, toute la série de tortures y est passée.
Donc merci aux jeunes et vieux briscards du marathon, les Jean-Yves, Christophe, David, Franck, Joël, Loïc.
Salut amical aussi aux compagnons d'un jour ou de plusieurs, en prépa comme moi pour Paris : Zac, Yoyo, Paul, (Mont St) Michel.
Merci à Bruno, Geneviève, Antoine et ses frères, qui m'ont accueilli, véhiculé, nourri, soutenu, le week-end de la course.
Merci à ma famille, qui a supporté mes dimanches un peu tronqués (difficile de rendre inaperçues une sortie de plus de deux heures, et la récup qui suit)
Merci au cardiologue, qui a su faire rapidement et simplement le bon diagnostic, et me souhaiter une bonne course.
Merci à mon frère pour m'avoir fait découvrir Murakami, son autoportrait en coureur de fond, et ses nouvelles oniriques.
Merci à toutes celles et ceux qui m'ont encouragé ou se sont intéressés à ce petit évènement.

Quelques détails sur ma préparation.
Je n'ai pas suivi de plan pré-établi, mais j'ai respecté ces règles :
- d'abord la sortie longue dominicale, de 20 à 29km, à jeun en deux occasions
- le travail de la vitesse, avec des fractionnés, de durée croissante au fil des semaines (en général)
- au moins quatre sorties par semaine, pour une distance totale de 60 à 70 km
- adapter les sorties en fonction de ce que me dit mon corps, (et ignorer ce que me disait ma tête)
- se ménager deux semaines de récupération avant l'épreuve
- faire ce qu'il faut pour n'innover en aucun domaine le jour de la course, sinon à courir plus de 29km
Au total 700km de préparation, parcourus en 12 semaines.

Quant à l'alimentation, mis à part le gavage de pâtes d'avant compétition, elle s'est adaptée toute seule et sans problème. Moins de viande rouge, plus de viandes blanches et de poisson, voire quelquefois pas de viande du tout, plus de légumes.
J'ai juste porté l'effort sur la consommation d'alcool (j'ai dû boire 3 verres en 3 mois...)
Mon poids n'a guère bougé, entre 68,5 et 67,5kg.
J'ai voulu faire baisser le taux de graisse, mais il est resté stable à 12.5%
Il n'y a qu'à l'issue du marathon qu'il est tombé à 11.7% (j'ai donc dû en brûler quelques-unes !), mais il est revenu à 12.5 depuis...
Au final, pas de blessure occasionnée par la course, sinon l'ongle d'un gros orteil noirci sur un cm carré. 

Le matériel spécifique à la course, sans avoir lésiné à la dépense, somme toute assez modeste :
- une balance à impédancemètre (Seca)
- une montre avec chronométrage des tours (Casio)
- 2 paires de chaussures (Nike, Asics)
- un cuissard, un coupe-vent, 3 paires de chaussettes (Kalenji)
- une poche à eau pour les sorties longues (idem)

Ma frustration : ne pas avoir pu établir un temps de référence au semi.      
Mon regret : une préparation trop longue de deux semaines
Je ne regrette pas mon choix de Paris pour ce premier marathon, même si je l'ai trouvé trop couru (sic).
Mes satisfactions : très nombreuses, je n'y reviens pas, et de plus avoir rejoint la grande famille des coureurs de fond, et m'être rapproché de ma petite famille.

Et cher lecteur, que j'espère ne pas trop avoir soûlé, la satisfaction d'avoir terminé ce blog, et de garder une trace de cette aventure. Ce fut pour moi comme un deuxième marathon, celui des mots, pour lequel je suis aussi allé au bout de mes capacités. D'accord c'est pas allé loin ! Il a fallu que je fouille dans toutes les poches et replis de mon maigre bagage littéraire, que cette épreuve aura vidé de son contenu, J'ai parfois séché de longues minutes sur un mot ou une tournure de phrase.

Et cher lecteur coureur, le souhait que vous puissiez y trouver une ou deux idées utiles pour votre propre expérience. Face au trop-plein d'informations, d'enquêtes, de tests comparatifs, de plans d'entraînement rigoureux, de mises en garde péremptoires, de conseils sur comment se nourrir, boire, marcher, courir, agir, dormir, penser, - je ne dis pas que tout cela est inutile - j'ai fini par ne garder que quelques idées simples et, je le découvre à la somme incroyable des km parcourus à l'entraînement, une bonne dose de travail.


Mes projets :
D'ici l'été, faire un semi-marathon en compétition ; et d'ici à la fin de l'année un second marathon !
En mettant la barre un peu plus haut (qui sait, 3H15, soit une vitesse de 13km/h...).

Comme tout bon sportif, j'essaierai de faire mieux la prochaine fois !

Publicité
Publicité
11 avril 2011

3H26 !

Vulnerant omnes, ultima salvat.

Inutile de finasser. Voilà l'info qu'il me faut. 1. Je l'ai fini, et 2. objectif atteint.
Pour tout vous dire, mon objectif réel et inavoué était 2 ou 3 minutes sous les 3h30.
Je m'en suis bien sorti, car ça n'a pas été une sinécure.

Arrivée dans "mon" sas, celui des 3H45, 45 minutes avant le départ. Je serais bien allé aux toilettes, mais l'attente est interminable, et de toute façon ça le faisait pas... Je préfère me positionner en tête de sas, sur le côté, car l'écoulement des fluides est plus rapide sur les bords qu'au centre.
A 8H, et même le soleil levé, les Champs restent dans l'ombre : pas encore cerné d'autres coureurs je grelotte sous le sac plastique, ma tenue de course étant réduite au minimum. J'ai toujours les mollets crispés, et les tremblements musculaires ne me lachent pas. Bref c'est le bonheur !
Mais sans être serein, je ne suis pas inquiet. Mon corps me mènera où il le voudra bien, je n'y puis plus rien. Si, un peu quand même, alors je m'assois sur le plus beau pavé du monde, et commence à masser mes mollets, cinq, dix, quinze minutes, enfin tant que je peux.
La densité de coureurs au mètre carré est maintenant de 2 ou 3. Au moins je n'ai plus trop froid. Encore quelques minutes, et je me lève, on est à 15 minutes du départ. Le sas va s'ouvrir, mais par le milieu, alors je repique au centre, me dépêche de passe la barrière en train de s'escamoter, et repars sur les bords, j'ai dû gagner quelques centaines de places... mais là c'est terminé. Je suis bloqué.
8H45. Pan ! On marche, on marche doucement, la ligne arrive, 5 minutes déjà passées. Et miracle, à la ligne on peut courir. Rues de Rivoli et St-Antoine faites sur le trottoir, entre les passants et les spectateurs, car je dois m'extraire de ces 3H45. Goulot d'étranglement au sortir de la Bastille.
Ouf, au début de la ligne droite montante de la rue de Reuilly, j'aperçois au loin la flamme des 3H30 !
Je la rejoins au km 12 dans le bois de Vincennes. Je la suis quelques km, et la passe doucement.
Un Anglais court avec un chapeau à la Indiana Jones, et surtout pieds nus. C'est son énième marathon.
Mon km le plus rapide de la course est celui du 17e km, en 4'34", mais ça descend un peu.
C'est ma meilleure période dans ce marathon, je suis détendu, je me dis : bon, il faut que tu fasses au moins le semi, tu continues comme ça, sans rien changer. C'est facile, y a rien d'autre à faire que ça. Bon d'accord, il y a un monde fou. Je n'ai le temps de penser à rien, sinon à trouver mon chemin à travers les coureurs qui sont 0.2 km/h moins rapides que moi.
Ne pas louper le ravitaillement tous les 5km, à chaque fois c'est la bousculade. Attraper une bouteille d'eau et s'éloigner de la zone à toute vitesse. L'eau est fraîche.
ravitoLa bouteille me dure 4km et quelques, le temps d'arriver au prochain relais.
A partir du 17e je m'alimente tous les 4 km d'un abricot sec, comme je me l'étais fixé. J'en ai 5 dans ma petite poche. Je le mache longuement et en garde une bonne partie sous la langue. Je laisse les sucres se dissoudre dans ma salive : il paraît que l'estomac se met au repos durant la course, et qu'on peut avaler une tonne de gel énergétique, sans qu'aucun sucre ne passe dans le sang... Quand j'avale ce qu'il reste du fruit sec, ça n'a plus le goût sucré : c'est bon signe ! Pas très confortable de courir la bouche  au tiers pleine, et encore moins de boire en même temps, mais c'est possible !
profil
Quel va être mon temps au semi ? Je connais mon allure, que je chronomètre à chaque km. Finalement la voilà mon allure marathon, ce n'est pas le 4'59" que je n'ai jamais trouvé, mais plutôt le 4'50" que j'adoptais naturellement durant la préparation ! Mon allure fluctue au fil des km, car ça bouchonne. Rien n'a changé dans Paris depuis le XVIIe siècle : en quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse d'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse (Boileau).
Un resserrement au passage du semi : 1H42mn40s. Impec ! Soulagé d'être allé jusqu'ici.
Mon frère à qui j'ai donné rendez-vous au km36 dot recevoir le SMS avec mon temps de passage, et lui indiquer que je suis dans le rythme. Bon, le  texto ne tient pas compte de mon attente au départ, donc il dit 1h48.
Deuxième passage à la Bastille, quai de l'Arsenal, la Seine... Désormais le soleil ne nous lache plus. L'eau est maintenant à bonne température : elle sera chaude en fin de course.
Le long tunnel du Louvre n'est pas trop désagréable. Je l'ai pris tant de fois en voiture. A son extrémité un océan de lumière aveuglante tombe en cascade sur le flot des coureurs, annonçant la chaleur de la fin de course. Je profite encore de l'ombre...
Sortie du tunnel, je laisse la place de la Concorde sur ma droite.
Allez Batman ! Pendant des km j'entends ça. Deux coureurs se sont déguisés. Le 2e ça doit être Robin, mais personne ne le soutient ! Ca me gave cet encouragement, ça tombe bien car je vais un tout petit peu plus vite, alors vers le km 30 ce bruit s'évanouit dans mon dos.
Mes jambes commencent à durcir. J'ai l'impression que si je m'arrête elles vont se raidir pour de bon.
Plus tard, j'entendrai le récit d'un coureur parti pour 3h15 et qui finit en 4H après un calvaire de 10km avec des crampes.
Ca bouchonne encore. 5'07" au 30e km !  J'avale mon dernier abricot. J'attends le ravitaillement "énergétique" du km33 pour m'emmener au bout.
Le mur, quel mur ? Je n'y pense pas plus que ça. Et surtout ma montre me donne de bonnes nouvelles : 4'48"; 4'56" 4'51".
Je passe sous les pluies rafraîchissantes offertes aux coureurs. Un délice !
Au 31e je réprime un sanglot, mélange contradictoire de la joie d'être arrivé jusque là sans encombre et de la crainte de ne pas finir.
Au 32e un spectateur nous crie : "allez, c'est maintenant qu'il commence le marathon". J'ai envie de lui tordre le coup. Inquiétude sur le ravitaillement crucial du km33. Il n'arrive pas. Pourtant je suis sûr (enfin presque) de ne pas l'avoir loupé. Il arrive 100 mètres avant le km 34 ! Les boissons sont servies dans des verres. Je m'arrête pour en avaler 2 cul sec ! Pas mauvais, mais du coup mon pire chrono : 5'13"

Je vois la paire de fesses d'un coureur s'accroupissant sur le bas-côté, des coureurs pour qui ça ne marche plus, des marcheurs en bout de course...
Je suis toujours dans les temps, mais je ne me sens plus trop la force de rattraper ces secondes perdues. Je pense maintenant au RdV du 36e avec Bruno et Antoine. Je passe ainsi les km34 et 35. Je l'aperçois comme prévu !
Ca me fait du bien, et puis je veux leur montrer qu'il en a encore sous le pied le gars, alors je gratte 5 secondes sur ma moyenne... et j'en perds 10 au km d'après. Mes jambes sont comme deux bouts de bois. J'ai l'impresson que si je m'arrête je ne pourrai plus repartir.
Longue, longue interminable ligne droite des 38-39km, avec le building de la Porte Maillot en point de mire, et qui s'éloigne au fur et à mesure que j'avance. Ca monte, non ? Le profil de la course montre une descente. On a le vent de face, alors je me protège derrière mon grand frère. 4'46" au kilo, je sens que j'irai pas au bout à cette allure :  on ralentit un peu.  Antoine nous abandonne, bel effort en tout cas. Et ça m'a aidé aussi.
Des coureurs se sont immiscés entre nous, je ne vois plus mon frère, il était pourtant là, je m'écarte et je continue seul. Je me dis que le prochain objectif c'est le 40e, voilà un bon chiffre, qui va me faire sentir l'écurie.
Je suis en limite d'aérobie, et pourtant je ne vais pas plus vite qu'au début (j'ai lu que le transport de l'oxygène dans le sang se fait moins bien au fil des km), je dois être à fond au niveau cardiaque donc. Une dernière bouteille d'eau au 40e, que je jette après 500m : plus besoin.
Je donne tout, c'est-à-dire que je ne donne rien, rien de plus que cette allure à laquelle je m'accroche mécaniquement. Heureusement le parcours est un peu sinueux.
Je sens l'ambiance, l'air vibre, les spectateurs encouragent les coureurs. Allez Batman ! Il m'a rattrapé le bougre. Je ne sais même pas où il est !
4'58" au 41e, 5'00" au 42e. Ca faiblit... Je vois la porte Dauphine, j'y suis, km42 ! Je savoure les 195 derniers mètres, et j'y mets tout mon coeur. Je passe la ligne. Enfin j'ai le droit de ne plus courir. La montre me donne un scoop : 3H26mn. Je suis plein du soleil qui brille sur Paris et sur ma peau. Mission accomplie.
finisher2

5 avril 2011

Vocabulaire. S12/12 3 avril

J'arrête pas d'apprendre des mots avec cette prépa. Après le septum qui m'a noué le coeur, je suis passé aux fasciculations !
Je préférerais pas connaître. Reprenons d'abord depuis la dernière fois, qui remonte au 20 mars, boudu !

La semaine 10 qui a suivi était la dernière dure de la prépa, et je la redoutais, car je sentais mes forces diminuer et la lassitude gagner, l'un étant le corollaire de l'autre, et surtout craignais la blessure. J'avais en point de mire l'ultime sortie longue...
Après les 27km du dimanche, 10km tranquilles le mardi, puis le lendemain j'ai accompagné Zac sur ses 500m fractionnés :
1'53" puis 1'46" et 1'53" et 1'56" et puis plus rien car j'étais dégouté et sevré de ce régime. Il faisait beau et j'ai voulu profiter enfin du cadre pas désagréable de la base de la Ramée, alors je n'ai même plus couru, et me suis mis à me promener le long du lac.
Le lendemain, j'ai voulu acommpagner Michel, ça allait mieux, on a fait des 30"/30" (30 secondes à fond, 30 secondes de récup), deux séries de 12. Et dimanche (27/03) la longue. Pas d'imprudence Joe ! Du balisé, civilisé, du plat, du connu. Alors direction le canal, et objectif le Sanglier (cf sortie du 6 février). A/R de 29km. J'étais tellement rassuré sur ma forme que pour la première fois j'emmenais mon téléphone, au cas où je n'aurais pas su rentrer par moi-même. Mais non, finalement, en courant sans trop forcer (11,5km/h de moyenne), avec quelques km à allure marathon, j'ai pu m'en tirer sans dommage. Ouf ! Il ne restait plus qu'à passer les deux dernières semaines en récup' et ça le ferait.
L'idée étant de maintenir la fréquence et l'intensité des efforts, mais d'en réduire grandement la durée.
Je me disais aussi que la paire de Lunar Glide que je comptais utiliser pour la course avait peut-être perdu en partie de ses qualités, alors sur le site Ein und Zwanzig Lauf, je m'étais commandé la même, mais d'une autre couleur.
Reçue lundi, un mardi midi pris, et me voilà parti avec le mercredi, cette fois-ci avec Lionel, sur son programme de 5x1000m. Et c'est au 5e sur la route du retour, que ça m'est arrivé : la contracture dans le haut du mollet gauche. Enfin je crois que c'est bien une contracture.
Rentrée piteuse en alternant marche et petite foulée, et le moral dans les chaussettes, serties dans ces chaussures neuves qui maintenant me narguaient.
A J moins 11 c'était peut-être pas irrécupérable ? Alors ç'a été l'arrêt complet de la course, des massages du mollet, des étirements à chaud, et le samedi la douleur a commencé à passer.  Mon seul objectif pour le marathon à ce moment-là : finir !
Lundi soir une sortie prudente de 20 minutes, en courant le plus lentement possible : l'impression que je ne sais plus courir (ai-je jamais su ?), que j'ai mal partout dans les jambes... mais finalement rien du côté du mollet !
Alors mardi, une sortie normale avec Jean-Yves et Christophe, en décrassage du marathon de Washington voire en préparation de celui de Paris (comment enchaîner 2 marathons en 2 semaines, même pas mal !)
Rien encore ce mardi. Alors quoi, tout va bien ? Pas vraiment... Depuis la petite blessure au mollet, dès que je repose les jambes, j'ai les mollets parcourus de tressautements nerveux involontaires localisés sur quelques centimètres carrés, qui se baladent dans le muscle ou en surface.C'est visible. Au moment où j'écris, assis, je sens que ça grouille la-dedans ! Les cuisses ne sont pas épargnées non plus.

Ce sont des fasciculations.

Dès qu'on arrive à donner un nom au problème, on a l'impression de commencer à le dompter, mais ici c'est peau de balle : ils vivent leur vie les petits muscles. Je suis pas conscient pour le vérifier toute la nuit, mais je m'endors avec, et au matin ça breloque toujours. Alors pour me rassurer je me dis que mon système nerveux le fait exprès, pour que mes muscles se régénèrent avec ces micro-mouvements.
Et ça ne me bloque pas pour dimanche.

Dernière inquiétude, petite douleur symétrique en haut des cuisses à l'intérieur. Bref un truc qui doit être fatigué aussi, un muscle ou un ligament, ou quelque chose d'autre. Ne me parlez pas de loge interne, ni de grand adducteur ou de muscle pectiné, car je suis pas venu à cette préparation pour faire médecine, mais pour avoir du plaisir à courir un marathon.


Dernière petite sortie jeudi, et ensuite la grande aventure ! La première ! Et aussi la dernière fois que je ne saurai pas du tout ce qui m'attend ! Est-ce que j'atteindrai l'objectif fixé des 3H30 ? Ou je ne finirai pas ? Ou je ferai mieux, ou je m'effondrerai avant même d'avoir couru la distance que j'ai faite plusieurs fois en prépa, est-ce que je perdrai de précieuses minutes au départ ? Est-ce que je serai épuisé, mais courrai cependant ? A partir de quel km vais-je vraiment faire le compte à rebours, et par perte de lucidité ne plus savoir, d'un kilomètre à l'autre, quel est le point kilomètrique suivant ?


Suite, et FIN, dans quelques jours !

20 mars 2011

Cours toujours... S9/12 20 mars

...tu m'intéresses !
Le courage me manque ce soir, et pourtant.
coeur_vertJ'aurais pu titrer ce post "le coeur léger" ou "Ah votre bon coeur, M'sieur", car après n examens cardiologiques (sang, ECG, test d'effort, 1ère écho, holter, 2e écho, 3e écho lors d'un 2e test d'effort, 4 consultations), il s'avère que je n'ai rien, rien qu'une cloison ventriculaire un peu épaisse, due au moins en grande partie à l'exercice.

J'ai fui à toutes jambes la prescription de l'examen invasif des coronaires. L'avis définitif du 2nd cardio, qui suit des sportifs professionnels, m'a donné raison. Le 1er diagnostic d'hypercholesterolémie était incorrect.

Ci-joint le résultat de l'écho d'effort (15 minutes à pédaler en position quasi allongée et avec une gite de 30 degrès !). Aucun problème !

Mais voilà, l'ambiance n'y est pas, sans parler de l'actualité mondiale...
Avec plus de 70km courus cette semaine en 4 sorties, et 9 semaines de prépa, la lassitude me gagne. Dix semaines de prépa auraient bien suffi. Alors encore un effort, une dernière semaine dure à venir, et une dernière sortie longue, et puis ensuite 15 jours de récupération, tout en maintenant mes capacités de vitesse. Comment faire ? Réduire fortement la durée des sorties, mais maintenir la fréquence et l'intensité.
Aujourd'hui 27km de canal, courus à 11.5 km/h de moyenne, et beaucoup de km à l'allure marathon de 12km/h. 2 litres d'eau et 4 abricots secs, et aussi de la crème Nok aux pieds. Deux inquiétudes : la lassitude, mais je pense qu'elle disparaîtra après les 2 semaines de repos que j'attends, et une petite douleur sur le côté intérieur du pied gauche, qui s'est déjà manifestée.
Faut que je me rassure aussi sur mon indice d'endurance, notion que Michel m'a fait découvrir avec le bouquin qu'il m'a prêté. A suivre, la semaine prochaine.

13 mars 2011

Ascèse S8/12 13 mars

 

Le temps et la forme me manquent pour l'entraînement ce dimanche, donc je me suis contenté d'un banal aller-retour entre les écluses de Vic et Aiguevives, soit pile la distance d'un semi-marathon, merci M. Riquet.
J'ai quasi calé ma course sur l'allure marathon de 12km/h, que j'arrive maintenant à maaîtriser.
Sans d'autres coureurs autour de moi, j'ai pu mesurer avec le petit cardio ma FC en course. Je tutoie les 145 bpm, soit entre 80% et 85% de ma FCM (175 bpm ?). Peut-être suis-je un peu au-dessus de mes capacités... (Marathon à courir à 80% de la FCM).

La semaine dernière j'ai fait un relevé sur 24 heures de l'activité cardiaque : FC moyenne 56bpm, mini 46 à 22:00 (je venais de m'endormir je crois...), max 67 à 12H00 (en route pour la cantine !), 11 pauses (pas de battement) de 2 à 2.5 secondes, une trentaine d'extrasystoles, bref rien à signaler.


Sloterdijk, qui n'est pas un champion cycliste flamand, mais un philosophe allemand, nous explique que le salut de l'individu se trouve dans la recherche de l'impossible, le dépassement de soi. Cette quête peut s'appliquer au sport, comme aux activités religieuses, intellectuelles, artistiques.
C'est en lisant ce matin dans la presse un entretien avec l'auteur du récent "Tu dois changer ta vie ! ", que j'ai pu me retrouver  dans cette explication : c'est aussi l'objectif vers lequel je tends avec cette préparation au marathon.
Préparation ascétique, au sens littéral du terme, simplement l'entraînement, la pratique d'un exercice, le plus souvent athlétique !
Le trop-plein de cette ascèse sportive inonde ma vie : le maigre stock de ma cave à vins reste à son étiage. Cette semaine, j'ai passé sans difficulté 36 heures sans dormir (car fort occupé par le travail). Résistance physique accrue, ou sens de l'effort plus développé ?

Je vois aussi un autre raison à cet engouement pour les grandes épreuves sportives collectives.
Le monde du travail nous demande aussi d'être performant, dans un but qui nous échappe de plus en plus : la spéculation boursière a grande échelle et les établissements financiers semblent les principaux bénéficiaires du fruit du travail des hommes...
Est-ce par réaction que des tas d'individus se lancent leur propre défi lors de ces courses où il n'y a rien à gagner, car pour la plupart, on se bat pour quelques minutes en plus ou en moins sur une liste de résultats qui sera oubliée ou remplacée en quelques mois. Rien à gagner, mais par là-même rien à se faire prendre non plus !


La spiritualité manque à ce tableau qui "invite les hommes à dépasser leur misère et leurs souffrances", mais c'est une autre histoire...

Publicité
Publicité
6 mars 2011

Festina Lente S7/12 6 mars

Le dessin du coeur de la semaine dernière provient du Larousse Médical Illustré, édition 1929, une des reliques de la bibliothèque familiale. Si j'ai bien compris la loi sur les droits d'auteur, les "droits patrimoniaux" sur cette "oeuvre collective" sont éteints depuis le 1er janvier 2011, soit il y a juste quelques semaines, petit veinard.
Je vais pouvoir m'en donner à coeur joie (sic), pour faire partager ce monument de l'Edition. L'opération est quand même fastidieuse, car il faut poser sur le scanner A4 ce pavé de 4kg sans trop l'abimer. Autrement, il y a l'option photo numérique. Ou alors, encore plus simple, mais moins personnel, aller voir ici http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/index.las?p=301&cote=269035&do=page
La première édition date de 1912. Pendant la Grande Guerre est paru le Larousse Médical Illustré de Guerre (1917)
Puis ont paru celles de 1920,24,25,29, 34, 52, voire 68. Je ne parle pas des plus récentes. Celui de 1917 est beaucoup plus petit et beaucoup plus cher que les autres, qui ne valent guère plus que leur poids de papier. Mais je le trouve pas mal, mon coeur de 1929, il a pas trop vieilli. La prochaine fois je vous montrerai un trophoedeme.

Tout ça c'était pour vous faire patienter, car j'attendais la publication des résultats du semi de Blagnac, et les voilà:
http://www.semi-blagnac.com/pages/edition11/classement2011.php?distance=21
Je me suis bien demandé ce que j'allais pouvoir retirer de cette course, car je m'étais payé un super semi à l'entrainement à un rythme supérieur à ce que la raison m'autorisait désormais.
Faute de grives on mange des merles, mais j'ai soigné l'assaisonnement, le service et l'accompagnement : en hors-d'oeuvre, 35 minutes d'échauffement (donc au final j'aurai couru 28km...). Au rayon alimentation, j'ai testé le gavage de pates, le petit déj d'avant-course (oeuf sur le plat, etc), la ceinture porte-bidon avec boissons sucrées, l'hydratation continue. Côté piquant, je m'étais dit qu'avec le cardiofréquencemètre que Christophe m'avait donné la veille, j'allais courir le plus vite possible sous la limite de 145 pulsations, en essayant de soigner ma technique (expirations, inspirations, chocs sur l'asphalte), mais plouf, le cardio ne m'a jamais donné d'info correcte. Je vais le rendre à mon bienfaiteur...

Donc je me suis retrouvé en aveugle sur la ligne. Je suis parti tranquille, sur ce superbe parcours de Blagnac, où la rocade, la ligne de tram posée au milieu de nulle part, les petits immeubles à peine livrés et déjà habités (enfin un peu de passage, du coup tout le monde était au balcon !), ceux en chantier, et les parkings du centre commercial rivalisent de beauté.
Heureusement que le temps splendide et les quelques animations ont rendu cette matinée somme toute agréable.
C'était vraiment tranquille, j'étais en forme, en discussion avec un gars qui faisait un marathon par an, dont celui du Médoc, qu'il avait bouclé en 6 heures, car il faut du temps pour déguster et apprécier tous ces châteaux.
Au 15e km, j'ai eu des fourmis dans les jambes, mais juste au sens figuré. Mon palpitant ne battait toujours pas la breloque, alors j'ai envoyé au diable ce Diafoirus de cardiologue, avec ses catheters et sa coronaro, et passé la 4e, sans me mettre dans le rouge. Et j'ai fini ainsi, en 1H40.

Au final pas de regrets. J'aurais pu espérer finir dans les 1H33, si je m'étais donné à fond.
Attendons de voir un autre médecin dans 8 jours...

courbe

27 février 2011

Le coeur gros. S6/12 27 février

Coeur

Brutal coup de frein dans ma prépa marathon. Une échographie chez le cardiologue a révélé une "hypertrophie du ventricule gauche". Les parois de mon ventricule ont une épaisseur de 12 et 13mm, là où la norme se situe entre 9 et 11mm. La cavité ventriculaire est de taille normale. L'hypertrophie est concentrique. Le diagnostic d'une maladie du coeur n'est pas établi.
Le risque en cas de maladie est la mort subite.
D'après le cardiologue l'hypertrophie n'est pas due à l'entraînement car celui-ci doit être d'une durée de 6 mois et excéder 8 heures d'effort intense par semaine pour provoquer cette hypertrophie, qui s'accompagne aussi d'une augmentation du volume de la cavité. Un examen des coronaires est demandé par le docteur, qui déconseille le marathon, mais autorise le semi, sans effort ntense.
Je m'étonne de ce diagnostic car ma fréquence cardiaque au repos est passée en un an de 60 à 47. Je n'ai pas non plus envie de passer sur le billard pour rien. Je vais demander l'avis d'un autre cardiologue.  En attendant, j'ai levé le pied, mais n'ai pas renoncé au marathon.
Mais, même si je ne suis pas malade, je ne vais pas m'abimer la santé pour un marathon.

J'en a profité cette semaine pour me "reposer", c'est-à-dire que j'ai fait deux sorties tranquilles de moins d'une heure, et ai quand même fait une troisième de fractionné, mais pas à 100% : je me suis accordé 5 secondes de plus sur le 500m, ce qui ne paraît rien, mais change bien l'intensité de l'effort. J'ai aussi relevé ma FC après chaque 500m, et je suis resté sous les 150.
Parcours de ce dimanche : http://www.openrunner.com/index.php?id=852901
Le canal, direction Toulouse. Que du classique. 24.5km en 2H08, soit 11,5km/h de moyenne
Pas de brouillard, pas de ventre vide, pas de côte traitresse, pas d'égarement, pas de grosse fatigue.
Du monde sur le parcours, les sportifs du dimanche, et les autres.
D'abord je rattrape doucement un coureur, commence à le doubler, en gardant mon allure, mais le monsieur accélère. Il reste 1m devant, car je garde mon allure. Après 500m de ce jeu, j'accélère (12,5 13 à l'heure), mais plus lui, je ralentis, on engage la conversation : plus de 60 ans, il me dit qu'il ne lui reste pas grand chose pour relever ces petits défis car il a tout donné dans le passé : marathons, 100km, course de 24 heures. Nos routes se séparent sans qu'il puisse m'en dire plus.
Ensuite je me fais doubler par un gars mal attifé. En fait il ne va guère plus vite que moi : après 5 minutes il est toujours au plus 50m devant. Je mets un petit coup de gaz et je le double, je le sens qui s'accroche alors j'accélère encore, il est toujours là, j'entends sa course à 5m derrière, on commence à dépasser des tas de coureurs qui m'ont l'air d'être arrêtés, j'accélère encore (je dois être à 13,5), et il s'accroche toujours ! Ce petit jeu dure depuis 4km, mais je suis quasi arrivé au point de demi-tour, dans Toulouse, après 1H05 de course. Je le lui dis. Il me dit "merci pour la course", et je fais demi-tour. Quelques pas le temps de trifouiller dans ma poche pour en extraire trois abricots secs, pendant ce temps-là un autre coureur me passe.
Je commence à faire le tri facilement, entre les durs et les occasionnels. Celui-là il pointe dans la première catégorie. Il s'éloigne doucement, et là je sens que ça ne serait pas raisonnable de lutter, alors je le laisse partir, jusqu'à 300m, voire plus car je ne l'aperçois quasiment plus, et puis je reviens sur lui. Ai-je accéléré ? Je ne crois pas. Ca y est j'y suis. Je viens à sa portée. Il me dit qu'il faisait un peu de factionné dans sa sortie longue, et qu'ensuite il a ralenti. Il a ses fioles de potion magique, le bandeau sur les oreilles, et sort sa casquette quand une drache nous cueille sans prévenir. Une petite prépa en 8 semaines pour le marathon de Vienne où il vise 3H10. Il me parle, pour un premier marathon, du bonheur de passer la ligne, quel que soit le temps réalisé, et de la difficulté des 10 derniers km, épreuve que le corps appréhende avec difficulté pour ne l'avoir jamais vécue. Voilà qui me fait réfléchir.
Les km passent facilement, je ne suis pas du tout essouflé, car on parle presque comme si on était assis dans des bons fauteuils à siroter quelque chose de bon (dont je me prive depuis le début de ma prépa, sauf une bouteille de vin que je me suis ouverte hier soir, par dépit, et car on a le droiit de vivre, non ?), mais on est à 5' au km. Nos routes se séparent à Castanet où je remonte vers mes côteaux.
.
Je me suis jamais senti aussi bien physiquement, et pourtant cette menace plane sur moi.  Le cardiologue que je veux aller voir, et que m'avait conseillé mon médecin traitant, est spécialisé dans le sport : c'est exactement ce qu'il me faut. En attendant, je continue calmement la prépa, ce qui anéantit mon objectif de faire une perf' au semi de Blagnac de dimanche prochain. Je ne vois même pas l'intérêt d'y aller.

20 février 2011

La Course Côté Coteaux S5/12 20 février

Parcours du jour : http://www.openrunner.com/index.php?id=842895

Profil altimétrique :

profil_20110220

Pas de canal ce dimanche, histoire de changer. Hier je me suis concocté un itinéraire certes un peu plus long (22km) que ne le demande le programme, mais qui m'emmenait jusqu'aux rives de l'Ariège, donc un objectif de course attrayant, surtout que la météo devait s'arranger dès le matin (Cf le bon site http://www.pleinchamp.com/, qui donne les prévisions à 3 heures, même pour ceux qui n'ont pas de tracteur). Comme une partie du parcours m'était totalement inconnue, j'avais imprimé la zone d'arrivée sur l'Ariège et le retour jusqu'à Mervilla.

L'avant-veille la brasserie des Beaux-Arts, la veille au soir, une raclette avec un vrai appareil, celui où on racle la demi-meule pour faire glisser dans l'assiette une part à la fois fondue et croustillante de fromage RichesMonts : j'en ai pris et repris...   
Conséquence : quelques abricots secs pour cette nouvelle sortie à jeun, et me voilà parti !

Comme d'habitude la réalité m'a imposé sa loi, et le résultat a été différent de mes prévisions...

J'ai sous-estimé l'effet montagnes russes qu'a imprimé le relief des coteaux à ma course : de Castanet à l'Ariège il y a deux ou trois vagues à franchir. J'étais parti sagement en évitant la descente et surtout le raidillon initial qui m'aurait cueilli à froid au 2e km. Donc parcours vers Rebigue, une montée douce de 225 à 270m en 3km. Arrivée à un 1er point bas (178m) après 6km à près de 11km/h. Rien à signaler, courez, y a rien à voir !
Montée sur Aureville, son clocher-mur typique du Lauragais, puis première belle bosse avec la montée vers le cimetière. Pas encore le Golgotha... Derrière ça ne redescend pas, je culmine à 270m, ensuite un plateau que me laisse découvrir la plaine côté rive gauche de l'Ariège, et petit à petit le relief escarpé que je vais rejoindre bientôt : la rivière, le bois qui la borde, une barre sombre qui les domine de 80 mètres, une trouée  aussi sombre et aussi boisée qui va me permettre de descendre au plus bas (153m), et puis rien d'autre !
Mon petit plan plastifié me paraît soudain bien grèle. Allez, on plonge ! L'Ariège s'écoule tranquillement, le chemin est luxueusement pavé de galets, un coureur (le seul que je verrai aujourd'hui) me précède de 100m, il a aussi une réserve d'eau, je gagne sur lui, je regarde mon plan : je dois bientôt bifurquer de quelques degrès vers la droite, j'arrive sur le coureur, il part à gauche, et moi à droite, je m'enfonce dans le bois, le chemin se rétrécit pour devenir une sente, où je dois slalomer entre les flaques et les bois morts, il fait sombre, mon plan me dit que je dois bientôt tourner à droite, et je me dis aussi que je dois sans doute remonter, je trouve bien une sente qui repart à droite, mais je vois qu'elle me ramène au départ, alors je repars, la barre m'écrase de sa masse terreuse, me revoilà sur la rivière, un peu de lumière, le coureur est un peu devant, que faire ? Ca fait une heure que je suis parti... Après avoir franchi un ruisseau, j'aperçois sur la droite un VRAI chemin, qui longe la barre comme il faut : allons -y ! La je tiens du solide, je ne le lâche plus. Lui non plus car la boue s'attache à mes Lunar Glyde qui perdent sacrément de leur fluo, ensuite ça remonte. Je ne dirais pas que ça m'enchante, car ça devient pénible avec la gadoue, mais c'est ce qu'il faut.

blog_20110220

Que c'est long, que c'est raide, que ça colle et glisse en même temps. Après 2km je rejoins la civilisation, du plat (265m) et du bitume. J'ai bien mérité deux abricots et de l'eau.
Je récupère dans la descente, j'aperçois la prochaine montée, qui devrait me ramener sur Mervilla, que je connais. 1H30 de course. Je passe cette montée, croyant en avoir terminé avec ces dos de chameau... Eh non ! C'est près de 80m que je dois ré-escalader en 2km pour rejoindre la route des crêtes. Je commence à comprendre le genre de sensations qui m'attendent tapies dans l'ombre des 30km du marathon.
Arrivé à la route des crêtes (2H00) , en vue de Castanet, je plonge tout droit, sur un chemin que je ne connais pas, mais qui descend sur Savignol, près de la maison. Tiens peut-être que ce passage va m'éviter le raidillon final (500 mètres à près de 10%...). Descente acrobatique dans le bois, et non j'arrive trop bas, sur la route qui mène à Mervilla. Je vais devoir me taper la dernière montée ; peu importe, C'est motivé par l'envie d'en finir que je termine à bonne allure ce périple. 2H22, 25km, 10,6 de moyenne.
Voilà une sortie qui trouverait sa place en semaine 9, donc prenons rendez-vous tout de suite !

13 février 2011

L'âge de raison S4/12 (13 février)

http://www.openrunner.com/index.php?id=836534
Le ciel n'était plus tout à fait noir quand je me suis élancé ce matin. Elancé, pas vraiment, plutôt poussivement mis en branle, encore tout ensommeillé. Car j'ai suivi une recommandation, glanée dans je ne sais plus quel article sur le marathon, de faire de temps en temps une sortie longue à jeun. L'objectif étant d'habituer l'organisme à un effort en endurance avec peu de réserves en glucides, comme cela se produira le jour J.
J'avais tout préparé la veille : en plus de l'équipement habituel, la poche à eau, le pansement à mettre sur la longiligne ampoule que j'avais développée dimanche dernier, et qui laissait maintenant après traitement une peau de bébé sur 5cm carrés, les raisins secs, au cas où je tomberais en panne sèche sur le parcours.
En cette aube hivernale, le brouillard était à nouveau de la partie, et un petit vent glacial ajoutait une touche d'authenticité au tableau : que du bonheur ! Juste un mauvais moment à passer, où il faut absolument ne pas se poser la question "pourquoi suis-je ici et pas au fond du lit bien chaud que je viens de quitter..?". Dernière touche : le long du canal les platanes transis (cf photo, prise à une heure décente) laissent goutter de leurs branchages nus des perles d'eau qui viennent ponctuer ma course en s'écrasant au sol ou sur ma tête...

canal_platanes_vic2
Départ poussif donc, à me demander comment j'allais tenir l'objectif du jour.
La sortie précédente m'avait bien donné l'info que je cherchais, à savoir un temps de référence au semi-marathon, mais au prix d'une fatigue tenace durant la semaine, révélée par la difficulté à me motiver sur quelque objet que ce soit.
Ce temps de référence, au fait, est donc de 1h37, quoique appliqué à ce "super-semi". Ce qui donne 3h29 au marathon (avec le quart d'heure de sécurité), d'où une allure marathon de 4'57" au km, soit une vitesse de 12,12 km/h.
C'est bien l'allure régulière que je dois tenir sur chaque km. Arrivé au-delà de 30 et quelques (encore une info que je vais devoir préciser), et si je me sens bien, je pourrai accélerer, pour profiler ma course en "negative split" (2e semi plus rapide que le 1er), disons en progression, en français.
Bien, si je reviens au programme, je devais faire aujourd'hui, sortie longue de la 4e semaine sur 12, 18km en endurance dont 3km à allure marathon après 10km. Car fini de plaisanter, je dois coller au programme, au moins sur les longues (je ne vous parle pas de mes autres sorties en semaine), pour arriver en forme le jour de la course.
Aujourd'hui je reviens en terrain connu, je ne prends aucun risque. Canal du Midi de Vic à Montgiscard, avec le balisage que j'ai utilisé la dernière fois : 1er repère 100m après l'écluse de Vic, repères tous les 500m, repère 400m avant Mtgiscard, et au-delà. Distance du plat = 7495m (cf http://www.canaldumidi.com/Geographie/Ecluses.php, qui reprend les indications portées sur la plaque accrochée au fronton de la maison de l'éclusier.) Enfin presque... car je suis allé voir, histoire de ramener cette photo prise moi-même - ce qui m'épargnera, j'espère, tout problème de droit d'auteur.
canal_plaque_vic2

Résultat du jour : près de 21km au total, démarrage lent au canal ; normal j'avais la bouche fermée les deux 1ers km, parfait comme limitateur de vitesse (est-ce bien ou pas bien ?), arrivée au point de demi-tour, 7,5km , et là allure marathon jusqu'au retour à Vic , sauf que... j'y arrive pas, je suis autour des 12,5km/h (4'45") alors qu'il me faut 12,1 km/h.

vitesse_20110213

Bon il me reste encore quelques semaines pour mieux caler ma vitesse.
Pas de problème d'ampoule ! Le gros Compeed appliqué sous le pied gauche m'a protégé. En l'enlevant (boudu ça tient !) je ne vois pas de souci. Pas de début d'ampoule au pied droit, que j'avais laissé sans protection. J'ai juste changé de chaussures depuis la dernière fois, mêmes chaussettes. Nike Lunar Glide contre Asics GT2150 ? Ou peut-être du serrage des lacets. Quel plaisantin me souffle de faire un test avec une chaussure différente à chaque pied ?

Pas trop de fatigue non plus. Bref tout est nominal cette fois. Une visite chez le cardiologue vendredi, car l'âge de Monsieur est avancé, pour éviter de fairre des bêtises (bien que j'en aie déjà fait quelques-unes ces temps-ci...), et la suite tantôt !

6 février 2011

Le retour du Sanglier. S3/12 6 février

Veni, non Vidi, Vic-i

Parcours du jour : http://www.openrunner.com/index.php?lang=fr&id=827481
Le parcours montré est en faiit la moitié de ce que j'ai couru, non compris les 2km d'échauffement qui m'ont amené jusqu'à l'écluse de Vic, mon point de départ officiel pour ce semi-marathon que je m'étais organisé tout seul (organisation qui laisse grandement à désirer, cf plus bas...) Je ne comptabilise pas les 2km du retour chez moi (cf plus bas aussi...).
Car en guise de semi (21,1 km) je me suis tapé 24,7km, et franchement je me serais bien passé des 3,6km de trop.

Pourtant j'avais tout bien préparé avec OpenRunner (faut que je fasse un don) : pk0 à l'Ecluse de Vic (canal du Midi), là c'est tout plat, tu traces ton parcours le long du canal jusqu'à parvenir à la distance de 10,548km (un semi de semi), et là tu as le point où tu fais demi-tour, tu identifies sur la carte les repères autour du demi-tour. Facile ! En plus tu peux pas te perdre : le canal du Midi quand même, y a pas deux routes possibles. Sauf que la réalité offre toujours des surprises... J'ai consciencieusement commencé à tracer mes points sur le site... Premier grain de sable : au lieu de partir de l'écluse, j'avais commencé par partir d'un point à 300m plus loin, où je savais trouver une balise, histoire de bien mesurer ma vitesse de départ. Réflexion faite je me dis, vaut quand même mettre le pk0 à l'Ecluse même, donc insérons un point AVANT mon premier départ, comme d'autres points déjà insérés en milieu ou en fin. Eh bien, ça, tu peux aller te brosser Ginette. Cypa possib (je vais diviser mon don à OpenRunner par 2). Y a fallu que j'efface tous mes petits points déposés avec amour sur le parcours, comme les cailloux de qui vous savez, et que je recommence depuis le début. Gargl. Me voilà arrivé de nouveau à l'Ecluse de Montgiscard (je vous garantis au passage que c'est bien plus reposant avec un clic de souris que quand on le court en vrai), où le GR653 (belle ligne violette) venu d'on ne sait où a la bonne idée de se joindre au parcours. Pendant 2 km pas de problème, je suis presque  au demi-tour, je continue à poser mes petits cailloux sur la ligne violette, hop elle passe sous l'autoroute, et voilà, 300m après dem-tour. Impec.

Départ ce matin à la fraîche. Le mercure ne décolle pas des 2°. Le brouillard  jette un voile fantasmagorique (cliché !) sur les côteaux, sans espoir de laisser passer un peu de chaleur du soleil. Au canal, c'est pire, visibilité 100m. Le froid de l'air et la chaleur de mon corps se conjuguent pour ajouter un peu de brume sur mes verres. Je me meus dans le coton ! Arrivé, cette fois-ci en réel, à l'écluse de Montgiscard je continue... 1km, au travers du brouillard j'entends l'autoroute. 2km toujours pareil. Je passe sous un pont, mais c'est pas l'autoroute ! Je regarde ma montre, je suis déjà au-dela des 49minutes prévues à 12km/h, pourtant je vais plus vite que ça, ou alors c'est Openrunner qui s'est gouré sur les km, tiens je passe l'écluse d'Aiguesvives..., c'est pas possible, y'a un truc, j'arrive à une autre écluse, celle du Sanglier. C'est celui qui m'avait fait peur la dernière fois, te revoilà donc, sale bête. Eh là, je me pose, je me dis au diable tout ça, je fais demi-tour. Tout ça à 13km/h, quoique assailli par le doute j'avais commencé à ralentir. Une petite faute d'inattentaton sur le tracé (car le GR365 se séparat du canal au niveau de l'A61...) et le brouillard ont suffi à compromettre ma course.

Car son but était clair. D'accord, j'ai à nouveau ignoré le programme officiel de prépa. C'aurait dû être 1h30 en endurance dont 2 km à allure marathon. Justement, il faut que j'arrive à la cerner cette allure. Déjà vendredi, j'ai fait le test de VMA eval (http://www.brunoheubi.com/entrainement/testVMA.html), sur une piste plus ou moins désaffectée à Colomiers. Paliers de 200m, 1er demi-tour en 1'26", puis accélérations progressives assez conformes au plan de "marche" (sic), à plus ou moins 2 secondes, pour rendre l'âme à un dernier 200m en 0'44". Résultat donc : 16.1 km/h de VMA. Pour les non initiés, l s'agit de la vitesse maximale que le coureur peut tenir pendant quelques minutes. Des revues spécialisées définissent cette VMA (Vitesse Maximale Aérobie), comme par exemple étant "l'allure la plus élevée à laquelle vous pouvez courir en continuant à avoir un apport d'oxygène". Voilà une belle définition ! Comment savoir si j'ai toujours un apport d'oxygène, pourquoi est-ce que subitement j'arrêterais d'apporter de l'oxygène (et à qui d'abord), alors que je continue à respirer ? Comme souvent il faut déchiffrer la prose des super-consultants de ces revues.
Bref, connaître sa VMA est capital pour correctement définir son allure lors du marathon. Car cette allure ne s'improvise pas.
Pour bien courir son marathon, j'entends pour exploiter le maximum de son potentiel le jour J, la vitesse doit rester stable au fil des km, voire augmenter sur la fin. Un départ trop rapide, et on se tape la tête dans le mur des 30 et quelques km. Un départ trop lent, et on ne peut plus ensuite rattraper le temps perdu. Je parle comme si j'en avais couru 10, alors que j'en suis au premier...

Il faut donc déterminer lors de la préparation l'allure à laquelle on va partir, et le jour de la course s'y tenir.
La VMA est un indicateur, car on dit que la marathon peut être couru à 80% de sa VMA. Donc hop, avec mon test, 80% * 16 = 12.8 km/h, soit une allure de 4'41" au km, et un temps au marathon de 3H20. Bigre, ça me parait illusoire, tout simplement hors de portée. Je viendrai me relire après la course, alors que j'aurai péniblement fini en 3H45 ou 4H, et je verserai une larme sur mes espoirs inassouvis et mes illusions débiles...
Une autre règle pour déterminer son allure, c'est deux fois le temps réalisé sur un semi-marathon plus 15 minutes. J'ai bien fait un semi en compétition, mais je ne sais plus si je l'ai fait en 1H37 ou plus, car j'avais aussi fait un 20km à l'époque et je ne sais plus à laquelle des deux courses se rapporte ce chrono, car, et c'est là un point décisif, cette époque remonte à 15 ans : depuis je ne suis plus le même homme ! J'ai bonifié, c'est sûr, accru mon sens de l'effort (ma nouvelle situation professionnelle me pousse tous les jours à être courageux), mais j'ai surtout passé la cinquantaine...
Donc, c'est comme si je n'avais aucun chiffre sur semi. Je ne veux pas attendre celui de Blagnac du 6 mars, alors allons-y tout de suite !

Résultat au-delà de mes espérances : voir la courbe jointe. Vitesse moyenne sur les 24,7km de 13,2 km/h. Vitesse moyenne à l'aller 12,9 au retour 13,3. Temps approx sur le semi 1H36. Fréquence cardiaque (FC) à l'arrivée : 160 (ca doit faire dans les 90% de ma FC max (FCM). J'étais à fond donc. J'en avais aussi plein les pattes, sans doute vous êtes comme moi, quand on est quasi au taquet sur les derniers km (ici j'ai commencé à les compter à partir de 7 avant la fin), on serre les dents et on attend que ça se termine, en espérant qu'on va tenir le rythme. La courbe le montre et mon souvenir aussi, j'ai petit à petit faibli... Ai-je connu un mini-mur, dû à l'épuisement de mes réserves en glycogène, et le retard à l'allumage de la conso en lipides ? J'avais, je crois, volontairement réduit mon stock de sucre par un dîner frugal la veille et un petit déj' réduit. J'ai aussi senti comme un petit caillou dans la chaussure gauche au 10e km. Ensuite j'ai réalisé qu'il n'y avait rien dans ma chaussure, sinon une belle ampoule en plein développement, ensuite c'est le pied droit qui a fait de même, mais en moins gros.

Quant aux 2 derniers km pour rentrer à la maison, je n'ai pu les faire qu'en marchant.

Lundi, repos ou récup, ça dépendra de mes pieds.

graphe

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Chronique d'un coureur
Publicité
Publicité